Reine des cieux, régente terrienne,
Empérière aux infernaux palus,
Je meurs de soif au bord de la fontaine
D’où pleut le sang de mon Seigneur Jésus.
Que fus-je ici que ce trouble Fagus
Qui peu valut mais souffert a ses peines ?
Accordez-lui de joindre vos élus :
Je meurs de soif au bord de la fontaine.
François Villon et son frère Verlaine
Ont péché certe autant que moi ou plus,
Vous les sauviez, ô Vierge souveraine :
Veuillez sauver le serviteur Fagus.
Mon fils aimé, ma femme ne sont plus,
Mais je sais bien qu’aux cieux ils interviennent,
Vierge, de Vous soient leurs voix entendues :
Je meurs de soif au bord de la fontaine.
Par devant Vous j’invoque dans ma peine
Sœur Mélanie à qui parla Jésus,
Et Bernadette à qui sous la fontaine
Par dix-huit fois Vous êtes apparue,
Et vous, Thérèse-de-l’Enfant-Jésus
Qui de mon fils au ciel êtes marraine :
Je vous en prie, rendez-nous absolus :
Je meurs de soif au bord de la fontaine.
Reine des cieux, régente terrienne,
Ai-je tout dit ? Je ne vois rien de plus,
Que vous prier de redire à Jésus,
Qui fut si bon à la Samaritaine :
Je meurs de soif au bord de la fontaine.