"Lorsque LâAssommoir a paru dans un journal, il a Ă©tĂ© attaquĂ© avec une brutalitĂ© sans exemple, dĂ©noncĂ©, chargĂ© de tous les crimes. Est-il bien nĂ©cessaire dâexpliquer ici, en quelques lignes mes intentions dâĂ©crivain ? Jâai voulu peindre la dĂ©chĂ©ance fatale dâune famille ouvriĂšre, dans le milieu empestĂ© de nos faubourgs. Au bout de lâivrognerie et de la fainĂ©antise, il y a relĂąchement des liens de la famille, les ordures de la promiscuitĂ©, lâoubli progressif des sentiments honnĂȘtes, puis comme dĂ©nouement, la honte et la mort. Câest la morale en action, simplement.
LâAssommoir est Ă coup sĂ»r le plus chaste de mes livres. Souvent jâai dĂ» toucher Ă des plaies autrement Ă©pouvantables. La forme seule a effarĂ©. On sâest fĂąchĂ© contre les mots. Mon crime est dâavoir la curiositĂ© littĂ©raire de ramasser et de couler dans un moule trĂšs travaillĂ© la langue du peuple. Ah ! La forme, lĂ est le grand crime ! Des dictionnaires de cette langue existent pourtant, des lettrĂ©s lâĂ©tudient et jouissent de sa verdeur, de lâimprĂ©vu et de la force de ses images. Elle est un rĂ©gal pour les grammairiens fureteurs. Nâimporte, personne nâ a entrevu que ma volontĂ© Ă©tait de faire un travail purement philologique, que je crois dâun vif intĂ©rĂȘt historique et social..." Emile Zola
LâAssommoir est le septiĂšme volume des Rougon-Macquart.