Emilie souhaite se venger de l'empereur Auguste qui a proscrit son pÃĻre avant d'accÃĐder au pouvoir : elle demande à Cinna, son amant, de l'assassiner, faute de quoi elle ne l'ÃĐpousera pas. Mais Auguste, las du pouvoir, interroge Cinna et son ami Maxime : doit-il abdiquer ? RÃĐpublicain, Maxime le pousse à quitter le pouvoir et Cinna à le conserver. En signe de reconnaissance, Auguste propose à Cinna de l'associer à l'Empire. Cette gÃĐnÃĐrositÃĐ le rend honteux de son ingratitude : doit-il assassiner son bienfaiteur ou rompre le serment qu'il vient de faire à Emilie ?
Lorsque en 1642 il fait jouer Cinna au ThÃĐÃĒtre du Marais et fait de la magnanimitÃĐ la clef de sa tragÃĐdie, Corneille offre au public une piÃĻce exemplaire oÃđ le coup de thÃĐÃĒtre final est aussi un coup de maÃŪtre. La clÃĐmence d'Auguste force l'admiration mais elle est lentement conquise. Et devant cette tragÃĐdie politique, le spectateur n'oublie pas la virtuositÃĐ avec laquelle Corneille l'incite à rÃĐflÃĐchir aux passions qui conduisent au dÃĐnouement et à l'exercice d'un pouvoir qui a finalement surmontÃĐ sa fragilitÃĐ.
Edition de Christian Biet.