Jean de La Fontaine aura toujours côtoyé les fossés de l'interdit jusqu'à y tomber, en 1675, avec de Nou veaux contes objets d'une sentence très sévère du lieutenant de police La Reynie, qui en décréta la saisie comme " remplis de termes indiscrets et malhonnêtes, et dont la lecture ne peut avoir d'autres effets que celui de corrompre les bonnes mœurs et d'inspirer le libertinage ". Sans compter quelques critiques puritaines qui le poursuivirent jusqu'à sa mort.
Mais quelque grâce veillait aussi sur sa tête, jusqu'à lui accorder, après quelques hésitations de Louis XIV, son entrée à l'Académie en 1684 – accompagnée il est vrai du reniement formel de ces textes sulfureux mais " inimitables ", comme disent Bayle et Chamfort.
Il fallait en rassembler les plus caractéristiques afin qu'on puisse enfin " juger sur pièces ". En voici donc un choix, encadrant le texte intégral de ces Nouveaux contes autrefois interdit. Jugeons à notre tour.