« Tableau après tableau, Edward Hopper a découvert l’Amérique. Terre déjà conquise et d’apparences familières, ce monde en attente n’avait jamais été vu dans son énigmatique simplicité : rivages déserts, promesses oubliées, rêves et silences continués... Dans ce théâtre équivoque, les acteurs cherchent leur rôle sous une lumière impérieuse, leurs ombres perdues dans les décors. Hopper n’a pas fabriqué ces images : il les a pensées et les a peintes. Simples, immédiates, offertes avec l’évidence d’un souvenir personnel, réalistes et surnaturelles, familières mais lointaines. Les lieux communs sont hantés, les évidences aveuglées, les mystères creusés dans les certitudes de la vision. Déjà vu ? Oui, mais rien qui y ressemble. Tout est question de perspective : il s’agit de la faire valoir dans sa singularité. » A. C. Alain Cueff replace Hopper dans le contexte artistique et littéraire américain pour mieux comprendre sa poétique et en finir avec l’image trop facilement convenue d’un peintre de la solitude et de la mélancolie. En couverture : New York Movie (détail), 1939, huile sur toile, MoMA, New York © 2012. Digital image, The Museum of Modern Art, New York / Scala, Florence