Alors que retenir de ces dernières paroles du philosophe, avant la démence, avant la première mort, en janvier 1889? Et bien, que Nietzsche y formalise un genre philosophique, celui de l’autobiographie philosophique. Il emboîte le pas à Montaigne et bien avant lui, au biographe des sages antiques, Diogène Laerce. Mais ce qui était à l’état embryonnaire ou de tentative, il le fait accéder au rang de type.
L’existence du philosophe devient un objet pour le philosophe lui-même. On retrouve la fidélité de Nietzsche à l’un de ses concepts les plus précieux, donné déjà dans Par delà bien et mal : toute œuvre est la confession d’un corps. Si cher à Michel Onfray, ce nouveau Nietzsche normand.
Ainsi les actes ne souffrent-ils pas d’exceptions. Ce sont eux qui font œuvre. Et non le texte. Mais dans une relation tragique, contre la morale des religions, le moi se dégage peu à peu de la mécanique implacable de responsabilité. Je suis libre de dire un grand “oui” à la vie. Et je ne suis coupable de rien. Charge à moi de faire de ma vie une œuvre d’art. De devenir ce que je suis. Contre vents et marées. Avec symbiose avec le fatum lui-même.
est un philologue, philosophe et poète allemand né le 15 octobre 1844 et mort le 25 août 1900.