J’ai donc eu mon compte d’accidents de personne, je ne les ai pas comptés, mais toujours une atmosphère particulière dans le wagon lorsque le conducteur l’annonce, ou sur les quais quand les écrans clignotent.
Un jour l’un d’entre eux m’a fait arriver deux heures en retard dans mon boulot de l’époque. Ce jour-là, l’idée d’en faire quelque chose, de prendre des notes, et l’écriture de la toute première.
La prise de notes a duré un an et demi. Toutes ces notes (ou la plupart) ont été écrites directement embarqué soit dans les wagons, soit sur les quais, au téléphone portable classique, ensuite via l’iPhone.
J’ai vu de suite que c’était un truc fait pour twitter. Je n’ai pas twitté en live : j’ai un peu peur de l’instantané, et puis il fallait l’organiser, faire le ménage. Alors ça s’est étendu dans le temps, et tant mieux, ça m’a permis de faire mûrir .
Fin 2010, j’avais plus de 200 fragments d’écrits, tous de moins de 140 caractères, alors j’ai créé le compte @apersonne, j’ai épuré mon texte. J’en ai gardé environ 160.
De cette façon, j’ai pu mettre en ligne 5 fragments par jour pendant un mois tout juste. C’était novembre, j’ai choisi décembre, et ça tombait bien avec Noël et réveillon à la fin comme acmé. L’idée était là depuis le tout début, de pouvoir programmer les twitts à heure fixe, tous les jours 7h, 9h, 12h, 18h et 20h, afin que les twitts puissent être lus aux heures de pointe, dans les transports précisément. Et puis ça avait un côté feuilleton : les followers ont commencé à savoir que c’était « bientôt l’heure d’@apersonne ».
Passé fin décembre, j’ai mis au propre, rassemblé le tout dans un abécédaire. A l’origine il n’était pas prévu que des figures émergent, et puis des personnages sont apparus d’eux mêmes, par exemple celui qui cherche une chanson idéale pour la passer au moment de mourir, celle qui se tue mais plusieurs fois, car ça marche pas, les régulateurs de flux que je voyais tous les jours deux fois par jour, etc.
Alors les classer par personnages, c’était une idée. Les notes de bas de page, c’est venu pendant cette phase là, histoire de faire dialoguer tout le monde, du coup toutes les notes sont inédites, jamais apparues sur twitter, plus de 140 caractères pour certaines.
Je me demande toujours au moment de compiler ce genre de projet volatile : quelle sera la règle du jeu ? La règle du jeu ,ce serait de pouvoir naviguer dans tout ça sans suivre d’ordre, ni alphabétique ni rien, simplement rebondir d’une fiction à l’autre. J’aime cette idée de ne pas lire de la page 1 à la page 99 mais dans le désordre.
D’où les 271 liens, chaque titre dans les notes étant discrètement interactif.
GV
Bio #1 Guillaume Vissac, né le 10 février 86 dans la Loire, vécu vingt ans là-bas pour bien peu de choses vécues. Père « conseiller socio-éducatif » et mère instit’, un frère journaliste. Des années d’enfance-adolescence traversées parce qu’il fallait bien. Aller en cours parce que bon voilà mais au fond rien n’est important. Une classe sautée parce qu’il apprend à lire tout seul avant l’âge légal. Apprendre au fil des années à être toujours plus jeune que les autres. Une Licence de Lettres Modernes à l’Université Jean Monnet de Saint-Étienne. En 2007 une publication dans un truc, il n’est pas au courant, l’apprend six mois après la bataille, achète son bouquin lui-même et constate. Divers déménagements, divers petits boulots. Aujourd'hui écrivain-chômeur, un "premier roman" sous le bras en quête de publication. Biblio Fragment « Assimilation » dans Transforme(s), Éditions Les frères de la côte, 2007. Nouvelle « Melliphage » dans Cyclocosmia Vol 2, Association minuscule, 2009. Nouvelle « Ernesto & variantes » à paraître dans Cyclocosmia Vol 3, Association minuscule, 2010. Liens Site actuel principal : Fuir est une pulsion Expériences préalables : Blog-journal-labo : omega-blue Machin-photo-quotidienne : 17h34 Chroniques-livres : culturopoing