" C'était le temps de la vie parisienne ", et son âge d'or. A des quotidiens comme Le Gaulois, lu par la meilleure société, Le Figaro, au public plus éclectique, ou encore à l'incisif Gil Blas collaboraient les meilleures plumes du temps. Parmi elles, celle de Maupassant. Ce n'est pas la partie la plus connue de son œuvre ; ce n'est pas la moins attachante. Le regard sans indulgence, volontiers décapant, court d'une visite à Zola au Faubourg. Moraliste rigoureux mais pas sévère, attentif aux corruptions d'une époque qui s'était donné un conformisme de façade afin de mieux assouvir dans l'ombre une inextinguible soif de plaisirs, Maupassant dénonce les " balançoires " des modes, croque, juge, griffe et n'oublie jamais sa science des êtres et des choses. Rien de plus brillant que ces chroniques, et rien de moins superficiel. Le ton est celui de la conversation civile, le fond celui d'un grand écrivain, à l'opposé l'un et l'autre de cette " causerie française, fine, banale, aimablement malveillante " que dénonce Fort comme la mort.
Introduction et notes de Jean Balsamo. "
Guy de Maupassant est né en Normandie en 1850. Il bénéficie des conseils littéraires de Flaubert, rencontre Zola, Huysmans, Daudet et les frères Goncourt. Son œuvre, d'une incroyable fécondité (nouvelles, romans, articles dans les journaux), lui assure célébrité et fortune. Atteint de syphilis, il meurt à quarante-trois ans dans la démence.