Deux rÊcits, deux voix, deux ennemis a priori.
Lui sâappelle Paul Dufourcq. Jusquâà peu, il avait une situation, une famille, un grand appartement dans le XVIème arrondissement de Paris, une vie. Mais un soir, il rentre en voiture après avoir bu, renverse un jeune homme à scooter et prend la fuite. Lâaccident tue lâadolescent et envoie Paul derrière les barreaux dâune prison. Elle sâappelle Anna. Elle a perdu sa fille, Lucie, dans des circonstances similaires, mais son coupable à elle sâen est sorti avec un bracelet Êlectronique. Depuis, Anna va de rage en peine. La justice les a broyÊs tous deux, murant lâune dans la colère et lâautre dans la culpabilitÊ. Pour les aider, on leur propose de participer à une autre forme de justice, dite restaurative. Anna devra rencontrer Paul, lâÊcouter, lui parler. De son côtÊ, Paul pourra enfin sâexcuser. Mais peut-on accorder son pardon à celui quâon ne hait que par procuration ? Et peut-il affranchir de la culpabilitÊ ?
On suit dâabord à tour de rôle les rÊcits sÊparÊs dâAnna et Paul, revivant avec eux leur histoire, du procès aux murs de bÊton ou de rage entre lesquels ils vivent depuis deux ans. Jusquâà leur rencontre, point dâacmÊ de ce roman tendu comme une corde sur laquelle Mathieu Menegaux, funambule attentif, Êvolue pour nous faire Êprouver les sentiments qui rongent ses personnages, honte, rage, peur et dÊsir de vengeance, et Êclairer aussi bien les impasses dâune justice qui punit, que les espoirs dâune autre appelant au pardon. Un roman poignant que la tendresse habite.