Quand quatre rockers punk affrontent les toros et des paras dans les rues de Mont-de-Marsan...
EN PLUS, RIEN NE LEUR FAIT PEUR. La preuve, hier soir, dans les arènes. Ils ont joué juste derrière une bande d'angliches à crêtes et épingles à nourrice qui avait déjà foutu un beau bordel. Et comme ils sont, eux, vêtus plutôt classe, dès le premier morceau, ils ont, comme on dit, ouvert un bar. Les canettes de Kro ont atterri sur scène, accompagnées de divers objets de provenance plutôt douteuse.
Il y a chez Pouy cette fantaisie foutraque avec souvent une mini pointe désenchantée qui, comme le sel dans les mets, rehausse le goût de ses nouvelles. Ska est heureux d’accueillir à son catalogue l’un des auteurs le plus talentueux de la « polardie » et un ami à qui l’on doit les encouragements permanents à éditer dans la bonne humeur.
Jean-Bernard Pouy, né à Paris, en 1946, est l'un des principaux auteurs contemporains du roman noir français. Bien qu'il ait un lien fort avec le Lot-et-Garonne (Nérac), le pavé parisien n'a plus de secret pour lui. Il y vit, y bouscule l'ordre établi, lors d'un fameux printemps, tout en poursuivant des études tout azimut. Après avoir obtenu un DEA d'Histoire de l'art (section cinéma) à l' École pratique des hautes études, J.B. Pouy pratique divers métiers jusqu'à l'âge de 35 ans, où l'écriture le prend et devient sa principale occupation. Son premier texte Spinoza encule Hegel (1983) dont le titre n'apparaît pas sur la première de couverture, clôt la collection « Sanguine » chez Albin Michel. Plusieurs fois réédité depuis, ce roman un peu dadaïste pose un regard ironique et cynique sur Mai 68. Avec son deuxième roman, Nous avons brûlé une Sainte (Gallimard, 2001), il entre à la « Série Noire » chez Gallimard sous le numéro 1968. Il ne la quittera plus, tout en continuant de publier chez de nombreux autres éditeurs.Amoureux de la langue et de la littérature, romancier et nouvelliste, Oulipien, J.B. Pouy s'impose en permanence des contraintes formelles et narratives. Il propose toujours à celui qui le lit plusieurs niveaux de lecture. Ses récits font de lui un auteur qui suscite en permanence l'attente impatiente du lecteur. La Belle de Fontenay (Gallimard, 1999), ainsi que le tragique R.N.86 (Gallimard, 1998) en sont deux beaux exemples. Son dernier « Série Noire », Le Rouge et le Vert (Gallimard, 2005), semble clore un cycle précis.Auteur inclassable, inventif, prolifique et multiforme, J.B. Pouy se définit lui-même comme un « styliste pusillanime » : scénariste occasionnel, animateur de radio à France-Culture, poète et dessinateur (Cendres Chaudes, Éditions du Ricochet, 1999), il emprunte de nouvelles pistes dans le polar futuriste chez l'Atalante, et même y invente un écrivain autrichien qu'il traduit impunément (Le Merle d'Arthur Keelt). Il collabore aussi à de nombreuses revues. Ardent défenseur de la littérature populaire, J.B. Pouy crée, en 1995, la collection « Le Poulpe », suivies d'autres qui n'auront pas le même accueil (« Pierre de Gondol », « Série Grise »... ). Toujours prêt à servir la cause du roman noir et du roman populaire (il a reçu, en 1996, le Grand Prix Paul Féval de littérature populaire), il s'engage de plus en plus auprès de petits éditeurs et, après la disparition du format poche de la Série Noire, lance, en hommage, la « Suite Noire » aux éditions La Branche.J.B. Pouy est l'auteur d'une cinquantaine de romans et d'une centaine de nouvelles, dont Plein tarif (1997), Chasse à l'homme (2000), Nus (2007) et La Récup' (2008), publiées chez Fayard Noir et aux éditions Mille et une nuits.Photo : DR