Jean-Christophe est un roman de Romain Rolland publiÊ en dix volumes de 1904 à 1912 et ayant reçu en 1905 le prix Femina. Le roman contribua sans doute grandement à l'attribution à Romain Rolland du prix Nobel de littÊrature. Romain Rolland, est un Êcrivain français, laurÊat du prix Nobel de littÊrature de 1915. Dâune culture sculptÊe par la passion de lâart et de la musique et le culte des hÊros, il rechercha durant toute sa vie un moyen de communion entre les hommes. Son exigence de justice le poussa à souhaiter la paix ÂĢ au-dessus de la mÃĒlÊe Âģ pendant et après la Première Guerre mondiale. Il est animÊ par un idÊal humaniste et la quÃĒte dâun monde non violent, puis par le ÂĢ monde nouveau Âģ qu'il espÊrait voir se construire en Union soviÊtique. en 1915. Jean-Christophe Krafft est un musicien allemand. Ce hÊros qui incarne un espoir d'une humanitÊ rÊconciliÊe, notamment en montrant la complÊmentaritÊ de la France et l'Allemagne, est aussi un hÊros romantique comme le Werther de Goethe et l'image de Beethoven y apparaÃŽt en filigrane. La vie du hÊros se transforme ainsi en quÃĒte dâune sagesse : il doit passer par une sÊrie dâÊpreuves, les ÂĢ cercles de lâEnfer Âģ, maÃŽtriser ses passions, avant de dominer sa vie et dâatteindre à lâHarmonie, qui est coïncidence avec le rythme de la Vie universelle. Extrait : Le nouveau-nÊ s'agite dans son berceau. Bien que le vieux ait laissÊ, pour entrer, ses sabots à la porte, son pas a fait craquer le plancher : l'enfant commence à geindre. La mère se penche hors de son lit, afin de le rassurer ; et le grand-père allume la lampe en tÃĸtonnant, pour que le petit n'ait pas peur de la nuit. La flamme Êclaire la figure rouge du vieux Jean-Michel, sa barbe blanche et rude, son air bourru et ses yeux vifs. Il vient près du berceau. Son manteau sent le mouillÊ ; il traÃŽne en marchant ses gros chaussons bleus. Louisa lui fait signe de ne pas s'approcher. Elle est d'un blond presque blanc ; ses traits sont tirÊs ; sa douce figure mouton est marquÊe de taches de rousseur ; elle a des lèvres pÃĸles et grosses, qui ne parviennent pas à se rejoindre et qui sourient avec timiditÊ ; elle couve l'enfant des yeux --- des yeux très bleus, très vagues, oÚ la prunelle est un point tout petit, mais infiniment tendre.