« Notre France par sa forme narrative et descriptive, attrayante dans le détail et dans l’ensemble, pourra être mise au nombre des livres récréatifs qui instruisent le lecteur en l’amusant. Personne ne se plaindra, j’en suis sûre, de trouver dans celui-ci des paysages vrais, de l’histoire réelle, des héros qui ont vécu, dont les noms sont bons à retenir, car ce sont nos saints, les saints de la patrie ! Maintenant, est-il nécessaire que je dise pourquoi je n’ai pas conservé le titre que M. Michelet avait donné à sa Géographie ? Lui-même, parlant de ce beau travail, s’exprime ainsi : “Des éléments épars de la France, pieusement recueillis sur la route des siècles, je lui ai refait un corps et une âme toute française.” Ainsi ce n’est pas seulement le Tableau de la France qu’il entendait faire, c’était aussi la vie de la nation qu’il voulait ressusciter. Ce vœu qu’il avait fait dans sa jeunesse : “Je voudrais que dans tout ouvrage d’éducation circulât une chaude idée de la patrie”, ce vœu, il l’accomplissait lui-même. Mais ce n’est pas seulement l’idée de la patrie qui circule dans ces pages ; c’est le souffle, c’est l’âme, l’âme immortelle de la France ; elle rayonne, réchauffe, vivifie tout. Il fallait donc trouver un titre mieux approprié, plus personnel, plus chaud surtout. Celui-ci s’est offert tout naturellement : Notre France. Il n’est pas de cœur vraiment français qui ne me remercie de l’avoir préféré. » (Madame Jules Michelet, février 1886.)