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« Il n’est guère de mes ouvrages, quel qu’en soit le genre et quelle que soit l’époque à laquelle ils se situent, qui ne comportent une réflexion sur les problèmes du gouvernement des sociétés ou sur la direction de l’État. » Par cette phrase, figurant en tête d’une pareille réunion de textes et de pensées, Maurice Druon indique — très clairement — que si les onze mois qu’il passa comme ministre des Affaires culturelles relèvent peut-être du destin, ils ne sauraient en rien tenir du simple hasard. « La parole est l’instrument premier du pouvoir », écrit-il encore. Durant ces onze mois, Maurice Druon aura beaucoup agi, mais aussi parlé, sans qu’on puisse jamais séparer l’un et l’autre, car toujours sa parole aura eu force d’action. Chez certains, elle aura engendré la colère ; mais chez d’autres, bien plus nombreux, un sentiment de soulagement et une approbation qui montaient des profondeurs du pays. Tout à coup, un ministre des Affaires culturelles osait exprimer quelques salubres évidences, dissocier notamment intelligence et licence, culture et imposture, et ne pas imposer à subvention de rimer obligatoirement avec subversion. En revanche, tout au long de la mission qui lui avait été confiée par le président Georges Pompidou, il définissait, pour les multiples secteurs de la vie culturelle francaise, des ambitions précises, lucides et généreuses. Joignant à ses maximes sur le pouvoir, écrites avant qu’il n’y accédât, les principaux textes dont il guida et illustra l’exercice de celui-ci, et enfin les réflexions que, chemin faisant, cette expérience lui inspira, Maurice Druon nous propose, aujourd’hui, une somme très rare dans une carrière d’écrivain, et sans laquelle on ne saurait connaître ni comprendre la sienne.
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