Après avoir exposé les principes fondamentaux de cette théorie, Laurent Cugny divise son exploration de la littérature en séparant les textes ne prenant en compte que les œuvres d’écriture et ceux qui élargissent à d’autres horizons. Dans la première de ces deux parties, on retrouve les principaux auteurs de l’esthétique analytique anglophone (Nelson Goodman, Peter Kivy, Jerrold Levinson). Leurs thèses sont mises en regard de celles des philosophes continentaux dont, outre les classiques (Jean-Paul Sartre, Roman Ingarden), certains auteurs plus rarement pris en compte : Gisèle Brelet, Boris de Schlœzer, Mikel Dufrenne, Étienne Gilson, Étienne Souriau. Dans l’autre partie sont examinés des textes questionnant l’œuvre de jazz (Andrew Kania, Julian Dodd), de rock (Theodore Gracyk, Roger Pouivet), de pop (Agnès Gayraud). Enfin, l’auteur nous livre sa propre vision d’une théorie parvenant à englober l’ensemble des musiques, appuyée sur le concept d’audiotactilité.
Ce volume s’inscrit dans un projet plus large, se donnant pour ligne, comme l’indique son titre, de Recentrer la musique, après la longue période de domination d’un décentrement prôné par la New musicology et ses prolongements. Dans un second tome, l’auteur, à partir d’une critique du culturalisme en musique, proposera un cadre renouvelé pour l’analyse musicale, reposant sur le socle méthodologique établi dans ce premier tome et tourné vers une musique en particulier, le jazz.