Ce court roman fut publiÃĐ un mois aprÃĻs Les Pauvres Gens. Il reçut un accueil mitigÃĐ dans le public, maints lecteurs se plaignaient de ses longueurs, quelques critiques dÃĐnoncÃĻrent une trop nette imitation de Gogol. Cependant BiÃĐlinski insistait sur la portÃĐe sociale de ce roman et il lui consacra un article dans lequel il caractÃĐrisait Goliadkine comme ÂŦun de ces hommes prÊts à s'offenser, maniaques de leur ambition, que l'on trouve souvent dans les classes moyennes et basses. Il lui semble toujours qu'on le vise par certaines paroles, certains regards, certains gestes, qu'on le circonvient et qu'on trame contre lui des intrigues et des sapes souterrainesÂŧ. Le critique dit mÊme qu'il trouvait dans Le Double ÂŦencore plus de talent crÃĐateur et de profondeur de pensÃĐe que dans Les Pauvres Gens.Âŧ DostoÃŊevski avait l'intention de remanier de fond en comble cette nouvelle, mais n'en a pas eu le temps. Goliadkine devait y devenir un fouriÃĐriste faisant partie du cercle de PÃĐtrachevski. Il aurait eu l'ambition de se mettre à la tÊte d'une rÃĐvolte et son double aurait ÃĐtÃĐ l'espion qui trahirait les rÃĐvolutionnaires. On peut regretter que ce projet ne se soit pas rÃĐalisÃĐ. DostoÃŊevski ÃĐcrit lui-mÊme, en 1877, dans son Journal d'un Ãcrivain: ÂŦCette nouvelle ne m'a pas du tout rÃĐussi, mais son idÃĐe avait ÃĐtÃĐ assez claire, et je n'ai jamais introduit une idÃĐe plus grave dans la littÃĐrature. Cependant la forme de cette nouvelle a trÃĻs mal rÃĐussi.Âŧ
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