Le Peuple

· publie.net
電子書
252
頁數
符合資格
評分和評論未經驗證 瞭解詳情

關於這本電子書

Habitué des grandes études (sur la mer, sur la sorcellerie, sur les insectes [à venir], sur les oiseaux...), Michelet peint dans Le Peuple un passionnant aperçu de toutes les strates de la hiérarchie sociale (l'ouvrier, le paysan, le fonctionnaire, le bourgeois, le marchand...), mais tient également une réflexion sur sa propre condition d'écrivain, d'historien, de « fils du peuple ». Toujours et plus que jamais d'actualité, Le Peuple, écrit à la fin du XIXe siècle, est un livre sur la servitude, une ode au monde de la paysannerie, une enquête sur la condition humaine, sur l'âpre bataille de la machine et de l'ouvrier, sur le pouvoir et l'aliénation de l'argent, et, plus largement, un livre sur la nation française et l'héritage des valeurs de la Révolution. Toujours passionnant, toujours passionné, Michelet nous fait découvrir une France qui, si nous n'étions pas sûrs d'être au XXIe siècle, nous semblerait étrangement proche...

« Ce livre je l’ai fait de moi-même, de ma vie, et de mon cœur. Il est sorti de mon expérience, bien plus que de mon étude. Je l’ai tiré de mon observation, de mes rapports d’amitié, de voisinage ; je l’ai ramassé sur les routes ; le hasard aime à servir celui qui suit toujours une même pensée. Enfin, je l’ai trouvé surtout dans les souvenirs de ma jeunesse. Pour connaître la vie du peuple, ses travaux, ses souffrances, il me suffisait d’interroger mes souvenirs.

Car, moi aussi, mon ami, j’ai travaillé de mes mains. Le vrai nom de l’homme moderne, celui de travailleur, je le mérite en plus d’un sens. Avant de faire des livres, j’en ai composé matériellement ; j’ai assemblé des lettres avant d’assembler des idées, je n’ignore pas les mélancolies de l’atelier, l’ennui des longues heures...

Triste époque ! c’étaient les dernières années de l’Empire ; tout semblait périr à la fois pour moi, la famille, la fortune et la patrie.

Ce que j’ai de meilleur, sans nul doute, je le dois à ces épreuves ; le peu que vaut l’homme et l’historien, il faut le leur rapporter. J’en ai gardé surtout un sentiment profond du peuple, la pleine connaissance du trésor qui est en lui : la vertu du sacrifice, le tendre ressouvenir des âmes d’or que j’ai connues dans les plus humbles conditions.

Il ne faut point s’étonner, si, connaissant autant que personne les précédents historiques de ce peuple, d’autre part ayant moi-même partagé sa vie, j’éprouve, quand on me parle de lui, un besoin exigeant de vérité. Lorsque le progrès de mon Histoire m’a conduit à m’occuper des questions actuelles, et que j’ai jeté les yeux sur les livres où elles sont agitées, j’avoue que j’ai été surpris de les trouver presque tous en contradiction avec mes souvenirs. Alors, j’ai fermé les livres, et je me suis replacé dans le peuple autant qu’il m’était possible ; l’écrivain solitaire s’est replongé dans la foule, il en a écouté les bruits, noté les voix... C’était bien le même peuple, les changements sont extérieurs ; ma mémoire ne me trompait point... J’allai donc consultant les hommes, les entendant eux-mêmes sur leur propre sort, recueillant de leur bouche ce qu’on ne trouve pas toujours dans les plus brillants écrivains, les paroles du bon sens. »

[extrait de l'introduction que Jules Michelet adresse à Edgar Quinet]

關於作者

Lorsque paraît le Précis en 1833, Jules Michelet a 35 ans. Il est maître de conférences à l'Ecole normale supérieure et chef de la section historique des Archives du royaume. Il n'a encore rien publié d'important, mais, en cette année faste, il se fait connaître du grand public par deux coups de maître : le Précis de l'Histoire de France et les deux premiers volumes de sa magistrale Histoire de France.

為這本電子書評分

請分享你的寶貴意見。

閱讀資訊

智能手機和平板電腦
請安裝 Android 版iPad/iPhone 版「Google Play 圖書」應用程式。這個應用程式會自動與你的帳戶保持同步,讓你隨時隨地上網或離線閱讀。
手提電腦和電腦
你可以使用電腦的網絡瀏覽器聆聽在 Google Play 上購買的有聲書。
電子書閱讀器及其他裝置
如要在 Kobo 等電子墨水裝置上閱覽書籍,你需要下載檔案並傳輸到你的裝置。請按照說明中心的詳細指示,將檔案傳輸到支援的電子書閱讀器。