DÊdiÊ à Laurent de MÊdicis, Le Prince est une oeuvre nourrie par l'expÊrience d'ambassadeur de son auteur. Machiavel y dÊfinit les fins du gouvernement : sur le plan extÊrieur, maintenir à tout prix son emprise sur les territoires conquis ; sur le plan intÊrieur, se donner les moyens de rester au pouvoir. Parce que les hommes sont Êgoïstes, le prince n'est pas tenu d'ÃĒtre moral. Il doit ÃĒtre craint en Êvitant de se faire haïr par le peuple. La rÊduction de Machiavel au machiavÊlisme est cependant trop simpliste. On peut mÃĒme lire Le Prince comme une des premières oeuvres de science politique, l'auteur ne cherchant qu'à dÊcrire les mÊcanismes du pouvoir, à la manière du physicien qui dÊtermine les lois de la gravitation. Rousseau ou encore Spinoza ont mÃĒme pensÊ que Le Prince s'adressait en vÊritÊ au peuple pour l'avertir des stratÊgies utilisÊes par les tyrans. Oeuvre gÊniale dans son ambiguïtÊ, Le Prince peut donc ÃĒtre lu soit comme un traitÊ de gouvernement à l'usage du despote, soit comme un ouvrage de science, voire comme une critique dÊguisÊe du despotisme.
Gezondheid, lichaam en geest