"Quelque part dans lâEtat de Nevada, il existe une femme à qui jâai menti sans vergogne pendant deux heures dâaffilÃĐe. Je ne cherche point ici à faire mes excuses, loin de là ! Je dÃĐsire seulement mâexpliquer. HÃĐlas, je ne connais pas son nom, encore moins son adresse actuelle. Si, par hasard, ces lignes lui tombent sous les yeux, jâespÃĻre quâelle voudra bien mâÃĐcrire.
Je me trouvais à Reno durant lâÃĐtÃĐ de 1892, à lâÃĐpoque de la foire. La ville ÃĐtait infestÃĐe de malandrins et de clochards, sans parler dâune horde affamÃĐe de hoboes, qui rendaient cette citÃĐ inhospitaliÃĻre. Ils frappaient si souvent aux portes des maisons que les habitants finissaient par ne plus leur rÃĐpondre.
Pour ma part, je me passai de plus dâun repas. Cependant je courais aussi vite que les autres au moindre bruit de porte quâon ouvrait pour nous tendre de la nourriture, pour nous inviter à table ou nous offrir un cent."
RÃĐcit autobiographique de Jack London sur sa courte pÃĐriode de jeune trimardeur (hobo en amÃĐricain), en 1894. Une traversÃĐe de l'AmÃĐrique pleine de rebondissements.
John Griffith, dit Jack London, est nÃĐ Ã San Francisco le 12 janvier 1876. Fils illÃĐgitime de fermiers, ÃĐlevÃĐ dans la misÃĻre, il est tour à tour marin chasseur de phoque, chercheur d'or au Klondike lors de la ruÃĐe vers l'or de 1897 et correspondant de presse.