Qui ne connaît pas l'histoire, à défaut d'avoir lu le livre ? Une guerre, oui, mais menée par des enfants. Les uns, dirigés par l'Aztec, appartiennent au village de Velrans de tendance catholique, les autres, sous le commandement de Lebrac, combattent pour la gloire de Longeverne, plutôt laïc. L'enjeu est représenté par les boutons, trophées arrachés à ses ennemis par le général victorieux... Si l'auteur ne porte aucun jugement de valeur sur le tempérament guerrier ni sur les causes du comportement de ces enfants, il n'en dépeint pas moins une réalité: deux villages voisins se livrent une lutte sans merci où l'esprit revanchard, «de clocher» et nationaliste, joue un rôle moteur. En rébellion contre la dureté de l'école, soumis malgré eux à la brutalité de leurs parents, les enfants ne peuvent trouver d'exutoire que dans les délices de la guerre. C'est dans les préparatifs de celle-ci qu'ils font l'apprentissage de la démocratie, c'est en livrant des batailles sanglantes qu'ils affirment leur virilité tout en assouvissant librement les désirs réprimés par la société.