Depuis 1993, Lucas Kozak est rythmé par les bruits de moteurs, la musique d'un poste d'autoradio, les pixels d'un écran. Il imagine les ombres inquiétantes de la campagne se mouvoir. Elles le suivent jusqu'à la découverte des lignes froides et de l’atmosphère spécifique du paysage urbain. Il commence alors à isoler la ville dans des cadres. Jouant avec le hors champ pour que le spectateur laisse libre cours à son imagination et dessine un avant-après. Ses photographies sont comme des décors où émerge l’inhabituel. Le cadrage comme source de tension, la ville comme catalyseur d’une violence imaginée, son sens de l’inquiétante étrangeté. En dehors du réel, il erre dans des représentations virtuelles de paysages urbains qu'il exploite comme un terrain de jeu, à la recherche de zones semblants égarées ou suspendues. Sa façon de mettre pause sur un monde qui ne souhaite pas ralentir.