L’hiver 2007, je dînais à Paris avec un couple d’amis : lui, Daniel, enseigne la sociologie dans plusieurs universités (à Los Angeles, New York, Copenhague et Paris) , et elle, Rachel, est médecin et psychiatre. Au cours de notre conversation — je ne me souviens pas ce qui nous avait amené sur ce sujet — j’avais sans doute mentionné en passant la tragédie de la vie de ma mère ; on me questionne, et me voilà forcé de relater à la fois le mystère de ses origines et la trajectoire qui a conduit à sa perte. Je me laisse alors convaincre de ce qu’il faut absolument que j’écrive l’histoire de sa vie. Je me souviens que Rachel m’a alors dit qu’il faut que je fasse ce travail pour ma petite nièce Tassanee , à défaut de quoi, elle ne saura rien de son arrière grand-mère, ce qui serait déplorable, eu égard à la succession d’événements tragiques que cette dernière a vécu.