Partie intรฉgrante de la trilogie Genres de mort, ce roman d'Ingeborg Bachmann, le seul qu'elle ait achevรฉ, a servi de modรจle ร de nombreux รฉcrivains contemporains. Enigmatique trio amoureux entre un amant trop lointain, un compagnon cynique et une narratrice fragile et passionnรฉe, Malina illustre autant la quรชte d'une identitรฉ รฉclatรฉe que la recherche d'un possible rรฉcit dans une Vienne exsangue, dรฉsertรฉe par l'Histoire. C'est aussi un champ de mรฉmoire รฉvoquant la rencontre de l'auteur avec Paul Celan, l'immense poรจte qu'elle a "aimรฉ plus que sa vie', dans un discours sur la folie et les brรปlures qu'elle entraรฎne : crรฉmation des livres dans un tragique passรฉ encore rรฉcent, prรฉmonition aussi de la fin de l'auteur, morte dans l'incendie provoquรฉ par une cigarette mal รฉteinte.
Malina, adaptรฉ au cinรฉma par Werner Schroeter sur un scรฉnario d'Elfriede Jelinek (Prix Nobel de littรฉrature 2004), est ici proposรฉ dans une nouvelle traduction de l'allemand par Claire de Oliveira et Philippe Jaccottet.
Nรฉe en 1926 ร Klagenfurt en Autriche, morte accidentellement ร Rome en 1973, Ingeborg Bachmann a consacrรฉ sa vie ร la littรฉrature, ร la poรฉsie essentiellement, avant de publier en 1961 son premier recueil de nouvelles, La Trentiรจme Annรฉe, suivi en 1971 de son unique roman, Malina.