Amedeo Modigliani (Livourne, 1884 â Paris, 1920) Amedeo Modigliani naquit en Italie en 1884 et mourut Ă Paris Ă lâĂąge de trente-cinq ans. TrĂšs tĂŽt il sâintĂ©ressa Ă lâĂ©tude du nu et Ă la notion classique de la beautĂ© idĂ©ale. En 1900-1901 il visita Naples, Capri, Amalfi et Rome, puis Florence et Venise, et Ă©tudia tout dâabord des chefs-dâoeuvre de la Renaissance. Il fut impressionnĂ© par les artistes du Trecento (XIVe siĂšcle), parmi lesquels Simone Martini (vers 1284-1344), dont les silhouettes longues et serpentines, reprĂ©sentĂ©es avec une grande dĂ©licatesse de composition et de couleur et imprĂ©gnĂ©es dâune tendre tristesse, annonçaient la sinuositĂ© et la luminositĂ© manifestes dans lâoeuvre de Sandro Botticelli (vers 1445-1510). Ces deux artistes influencĂšrent clairement Modigliani, qui utilisa la pose de la VĂ©nus de Botticelli dans La Naissance de VĂ©nus pour son Nu debout (VĂ©nus) (1917) et sa Femme rousse en chemise (1918), ainsi quâune inversion de cette pose dans son Nu assis au collier (1917). A la dette de Modigliani Ă lâart du passĂ© (silhouettes des Cyclades de la GrĂšce antique principalement) fut ajoutĂ©e lâinfluence de lâart dâautres cultures (africaines par exemple) et du cubisme. Les cercles et courbes Ă©quilibrĂ©s, bien que voluptueux, y sont soigneusement tracĂ©s et non naturalistes. On les retrouve dans lâondulation des lignes et la gĂ©omĂ©trie des nus de Modigliani, tels le Nu AllongĂ©. Les dessins des Caryatides lui permirent dâexplorer le potentiel ornemental de poses quâil eut Ă©tĂ© incapable de traduire en sculpture. Pour ses sĂ©ries de nus, Modigliani emprunta les compositions de nombreux nus cĂ©lĂšbres du grand art, dont ceux de Giorgione (vers 1477-1510), Titien (vers 1488-1576), Ingres (1780-1867), et VelĂĄzquez (1599-1660), en faisant abstraction toutefois de leur romantisme et de la lourdeur du dĂ©cor. Modigliani apprĂ©ciait Ă©galement lâoeuvre de Goya (1746-1828) et dâEdouard Manet (1832-1883), qui avaient fait scandale en peignant des femmes de la vie rĂ©elle nues, rompant ainsi les conventions artistiques voulant que les nus soient placĂ©s dans des cadres mythologiques, allĂ©goriques ou historiques.