Et s’il est un homme qui a su nous le prouver dans l’Histoire contemporaine, c’est bien l’imam réformateur Abdelhamid Ibn Badis, puisse Allah lui faire miséricorde. Son œuvre a porté ses fruits dans plusieurs domaines, tant sur le plan social que religieux, entre autres. Ibn Badis a réformé la conception de la religion en Algérie et l’a orientée vers la vraie spiritualité. Il a, en outre, défini le sens de la coexistence entre les nations et les cultures. C’est pour cette raison que beaucoup d’orientalistes et de chercheurs considèrent Ibn Badis comme un symbole d’humanisme avant de voir en lui un symbole religieux. Il appelait à l’édification d’une humanité meilleure et à l’entente avec les autres 7 peuples, sans oublier bien sûr la cause nationale, qui compte comme l’une des choses les plus importantes dans sa vie et son œuvre.
Ibn Badis est un érudit pluridisciplinaire, un exégète, un traditionniste, un jurisconsulte… mais ce n’est pas un théologien comme les autres. Éclairé, visionnaire et influent, il est l’un des pères du nationalisme algérien et surtout celui qui a semé la graine de la révolution contre le système colonial français. En effet, son rôle dans la prise de conscience par le peuple algérien de son identité a été décisif dans le chemin qui mènera l’Algérie vers l’indépendance en 1962. C’est lui qui a initié le courant réformiste en Algérie en appelant à la nécessité de s’appuyer sur les vrais piliers, à savoir le Saint Coran et la sunna bien sûr, mais aussi la liberté, le savoir et la science. Par ailleurs, ce réformateur éclairé prônait la modération, la fraternité, la solidarité et le refus de la violence. C’est pourquoi on peut aisément dire aujourd’hui, avec certitude, que si le pouvoir en place en Algérie, au lendemain de l’indépendance, avait pris exemple sur Ibn Badis, son comportement et les préceptes auxquels il appelait, l’Algérie n’aurait pas connu les troubles qu’elle a vécus depuis.