Montaigne

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PUF
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D’écrivain comblé et adulé, il était devenu un exilé se plaignant auprès de Romain Rolland de ne plus recevoir de courrier. Admirant profondément Montaigne mais aussi Nietzsche, Dostoïevski et Freud, Stefan Zweig souffrait d’être si peu semblable à ses modèles. C'est dans la petite ville brésilienne de Petropolis, qu'il lit passionnément Montaigne pour y trouver la voie de sa liberté intérieure, la force d’assumer son ultime décision. Il lui consacre son dernier essai avant de se donner la mort, qui reprend la question fondamentale de Montaigne : comment vivre libre dans la tourmente de l'histoire ? Un livre capital, qui peut être considéré comme l'adieu d'un humaniste du XXe siècle, vaincu par le désespoir. Préface d'André Comte-Sponville.

關於作者

André Comte-Sponville est né à Paris, en 1952. Ancien élève de l’École Normale Supérieure de la rue d’Ulm, agrégé de philosophie et docteur de troisième cycle, il a longtemps été maître de conférences à l’université Paris I (Panthéon-Sorbonne), dont il démissionna pour pouvoir consacrer davantage de temps à l’écriture et aux conférences qu’il donne en dehors de l’Université. Grande figure de la philosophie française contemporaine, il est membre du Comité consultatif national d’éthique.

Cet article provient du Dictionnaire universel des littératures, volume 3, sous la dir. de Béatrice Didier, Paris, PUF, 1994. ZWEIG Stefan, 1881-1942 Autrichien. Stefan Zweig est né à Vienne en 1881 dans une famille de la grande bourgeoisie juive et il fut fortement influencé par l’impressionnisme esthétisant de la culture viennoise. Il s’est passionné très jeune pour l’univers de l’art et de la littérature, fit de nombreux voyages à travers l’Europe, et connut un grand nombre de personnalités du monde littéraire, notamment Émile Verhaeren, puis Romain Rolland. Installé à Salzbourg après la guerre, il y connut un succès international, mais choisit bientôt l’exil volontaire. C’est au Brésil qu’il se donna la mort le 2 février 1942. Très marqué par l’esthétisme “ fin de siècle ” de la génération qui le précédait, Stefan Zweig chercha à enrichir cet héritage en exaltant la passion et l’enthousiasme créateur. Ses nouvelles illustrent les découvertes de Sigmund Freud et ses deux recueils les plus célèbres, Amok, 1922 (Amok ou le Fou de Malaisie), et Verwirrung der Gefühle, 1927 (La Confusion des sentiments), reflètent une vision très moderne de l’âme menacée par des forces souterraines, tout en dénonçant l’hypocrisie de la morale sociale. Dans ses drames, il montre en outre que si la passion est tragique et destructrice, elle signifie aussi une victoire morale de l’esprit. Tout en étant profondément autrichien, comme le souligne son unique roman Das gefährliche Mitleid, 1939 (La Pitié dangereuse), il était profondément attaché à un espace culturel européen, dont Die Welt von Gestern, 1944 (Le Monde d’hier), est une évocation nostalgique. Ses essais littéraires et ses biographies romancées esquissent les figures les plus marquantes de cet univers, qu’il s’agisse de romanciers, de tempéraments lyriques, d’écrivains autobiographes, ou de personnages historiques tragiques (Marie Stuart, 1935 ; Marie-Antoinette, 1932). Enfin Stefan Zweig a aussi, en défenseur d’un humanisme européen épris de tolérance et de conciliation, pris violemment parti, avant la Seconde Guerre mondiale, contre la violence et le fanatisme dans Triumph und Tragik des Erasrnus von Rotterdam, 1934 (Erasme : grandeur et décadence d’une idée), et Castellio gegen Calvin, 1936 (Castellion contre Calvin). u Gesammelte Werke in Einzelbänden, Francfort/Main, 1984. – Erasme : grandeur et décadence d’une idée, trad. fr., Paris, Grasset, 1935. — Castellion contre Calvin, trad. fr., Paris, Grasset,1946. — Amok ou le Fou de Malaisie, trad. fr., Paris, Stock, 1979. — La Confusion des sentiments, trad. fr. Paris; Stock, 1980. — Le Joueur d’échecs, trad. fr., Paris, Stock, 1981. — Vingt-quatre heures de la vie d’une femme, trad. fr., Paris, Stock, 1982. — Le Monde d’hier. Souvenirs d’un Européen, trad. fr., Paris, Belfond, 1982. — La Pitié dangereuse, trad. fr., Paris, Grasset “ Les Cahiers rouges ”, 1983. l H. Arens, Stefan Zweig im Zeugnis seiner Freunde, Munich, 1968. — R. Dumont, Stefan Zweig et la France, Paris, Didier, 1967. — D. Prater, Stefan Zweig, Das Leben eines Ungeduldigen, Francfort/Main, 1984. — Coll. : Le Théâtre de Stefan Zweig, Paris, puf, 1976. Y. Iehl

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