Dans le cercle feutré des hommes (et des femmes) de loi qui opèrent dans les Chambers de Londres (grands complexes de cabinets d'avocats), Venetia Aldridge, une avocate de talent au caractère bien trempé, fait acquitter un certain Garry Ashe accusé, sans doute à raison, d'être le meurtrier de sa tante. Mais quelle n'est pas sa stupéfaction lorsque, quelques jours plus tard, sa propre fille, Octavia, lui annonce son intention d'épouser... Garry Ashe! C'est le début, pour Venetia, d'une succession d'angoisses qui iront en empirant jusqu'au jour où on la retrouve assassinée avec une perruque de juge sur la tête et baignant dans un sang qui n'est pas le sien... Beaucoup, parmi son entourage, ne peuvent que se réjouir de sa disparition: son collègue Drysdale Laud, qu'elle menaçait de supplanter à la direction des Chambers; Harold Naughton, le secrétaire, dont elle ne souhaitait pas voir prolonger les services au-delà de l'âge (très proche) de la retraite; Simon Costello, un jeune confrère ambitieux dont elle avait promis qu'elle révélerait une tractation louche survenue quatre ans plus tôt; son amant, le député Mark Rawlstone, qui souhaitait mettre un terme à leur liaison afin de mener une vie plus conforme à une réussite politique; Garry Ashe, enfin, dont elle souhaitait empêcher le mariage avec sa fille. Autant de suspects que devra prendre en compte le commandant Dalgliesh, secondé par la fidèle Kate qui fait désormais équipe avec Piers, un très beau jeune homme, plus désinvolte et plus cynique qu'elle. Très vite, l'arme du crime est retrouvée _ un coupe-papier ayant appartenu à Venetia _ et le sang identifié comme celui qu'un autre avocat, Desmond Ulrick, avait mis de côté dans son réfrigérateur en vue d'une petite opération...
Outre une intrigue magistralement construite, P. D. James nous offre, dans ce quinzième roman, une analyse approfondie des mécanismes de la justice _ de ses limites, de ses ambivalences _ sans se départir de la précision et du sens psychologique auxquels elle nous a habitués.