Dans les contes de fées de Rushdie, l’Est rencontre l’Ouest, la légende s’allie au réalisme, la parodie se mêle au merveilleux. Truculents ou émouvants, ses personnages sont toujours imprévisibles. Un voleur offre à ses fils un moyen de subsistance en les estropiant. Et eux de protester quand un miracle les délivre de leur infirmité. Un usurier tyrannique trouve une relique ; il voit sa maison devenir un charnier. Et que penser de la belle Miss Rehana, heureuse de ne pas obtenir un visa pour l’Angleterre ? Salman Rushdie sait se faire tendre pour évoquer une petite fille nommée Scheherazade ou l’amour de Mecir, portier émigré d’Europe de l’Est, pour Aya, une minuscule Indienne de soixante ans... Il lui fait la cour et elle, dans son décor londonien, se laisse courtiser, telle une ingénue avec anglaises et éventails...