Un essaim de filles en jupons rayés, tant jeunes que vieilles, bourdonnait dans la chambre des servantes. Pulchérie Ivanovna leur donnait des bagatelles à coudre, des fruits à éplucher ; mais, le plus souvent, elles se sauvaient à la cuisine pour y dormir à leur aise. Pulchérie Ivanovna croyait de son devoir de les tenir près d’elle et de surveiller leur conduite ; mais, à sa grande surprise, il se passait peu de mois sans que la taille de quelqu’une de ces filles ne devînt plus ample qu’à l’ordinaire. Cela semblait d’autant plus étonnant qu’il n’y avait point de célibataire dans la maison, à part certain galopin, lequel s’en allait toujours pieds nus mais affublé d’un frac gris et passait à dormir le temps qu’il n’employait pas à manger.