Il est des existences dont on peine à imaginer la réalité. La vie de Marie-Claire est de celles-là. Enfant non désirée, née en France, battue, mêlée à un trafic de drogue, elle est abandonnée, placée temporairement à la Ddass avant d’être rendue à ses parents et... kidnappée par son beau-père puis par sa famille paternelle, dont un « tuteur » islamiste radicalisé. Elle vivra un enfer, dix ans durant, avant de s’échapper et d’entamer une reconstruction où la souffrance et les épreuves s’accumulent, mais qui finira par la mener sur les hautes chaires de l’université française d’où elle continue de se battre pour les centaines d’enfants raptés par un parent. Enfants qui, chaque année, sont victimes des crimes de leurs parents et de l’abandon des institutions. Éclairant de son expérience personnelle une réflexion plus générale sur les unions mixtes, l’autorité parentale, la responsabilité... elle pointe avec intelligence et justesse les angles morts de la loi, la lâcheté des institutions, l’indifférence de l’opinion face à des crimes dont les victimes sont, d’abord et toujours, des milliers d’enfants. La vie de Marie-Claire n’est pas un roman.