Ibn ‘Atâ Allah As-Sakandarî débuta ses études par l’apprentissage du Coran puis l’exégèse, le Hadith, la langue arabe et la littérature. Juriste chevronné, à ses débuts il exécrait le soufisme. C’est en fréquentant l’un des maîtres d’Abû Al-‘Abbâs Al-Mursî qu’il s’ouvrit peu à peu à cette doctrine. Par la suite, et durant douze ans, il devint le principal compagnon et disciple d’Abû Al-‘Abbâs Al-Mursî – lui-même disciple d’Abû Al-Hasan Ash-Shâdhilî, le fondateur de la confrérie soufie qui porte son nom.Il fut en son temps le prédicateur de l’Université d’Al-Azhar le plus brillant et le juriste le plus écouté. Plusieurs de ses disciples, dont le célèbre Taqî Ad-Dîn As-Subkî, devinrent des savants réputés.Il est également l’auteur de plusieurs ouvrages sur les subtilités de l’ésotérisme ; parmi lesquels : Latâ’if al-minan, At-tanwîr fî isqât at-tadbîr et les Hikam, ce dernier étant le plus célèbre. Le Shaykh Sa‘îd Ramadân Al-Bûtî déclare à ce sujet : « Jamais aussi petit ouvrage par sa taille, n’aura acquis de notoriété aussi grande pour son contenu.» En effet, la réputation des Hikam est telle, que l’élite soufie déclare : « S’il était permis de réciter autre chose que le Coran pendant la prière, on recommanderait de réciter les Hikam d’Ibn ‘Atâ’ Allah As-Sakandarî.»L’un des premiers exégètes des Hikam, Ibn ‘Abbâd Ar-Randî, déclare : « Elles figurent parmi les meilleurs ouvrages traitant du dogme de l’Unicité. Elles sont le recueil auquel doit se référer chaque itinérant et aspi- rant, tant pour la compréhension, que pour l’assiduité aux préceptes. Assurément, il est petit par son volume, grand par sa science.» Un autre de ses exégètes, le Shaykh Zarrûq, déclare : « Toutes [les sagesses] sont en corrélation les unes avec les autres. Chacune de ses prémisses est une introduction à la suivante et un commentaire de la précédente.» Les exégètes distinguent au moins trois thèmes dans les Hikam. Selon Al-Bûtî : l’unicité d’Allah et la condition de l’homme ; la soumission du corps et la purification de l’esprit; des recommandations à l’intention de l’aspirant et de l’itinérant.Les éditeurs et les exégètes des Hikam ont coutume de leur adjoindre deux autres écrits d’Ibn ‘Atâ : les Épîtres et les Apartés. Les Épîtres sont des lettres qu’il adresse à des frères en religion et dans lesquelles il promulgue certaines vérités et recommandations. Quant aux Apartés, ce sont des monologues dans lesquels il livre à son Seigneur ses états d’âme, et où Lui fait part de ses inquiétudes et de ses espérances.Ibn ‘Atâ Allah décéda au Caire en 709/1309; il repose au cimetière d’Al-Qarâfa.