Paysages intérieurs à l’épreuve de la sérénité et de l’apaisement, les textes qui composent ce livre enfouissent les gestes essentiels dans l’ordre secret du monde. Décryptage des passions, longue quête de l’amour en jeux d’images de la nature (« Tes mains éveillent l’eau sans violence »), tâtonnements infimes vers le Centre — qui est peut-être Dieu — tout est prétexte, pour ce poète, à balancer entre la pierre et la nuit, l’étoile et le sable, la terre et l’arbre. « Les Vaisseaux d’or » est riche de mouvements intérieurs au lyrisme contenu (« Tu déchires la lumière »). La sensualité qui s’en dégage (« Saurai je la trace des oiseaux ? ») exprime la volonté du durable, de l’intuable (« Je cherche la fleur millénaire »). L’écriture, belle, souple et vive, de C. Lara ouvre la romance à « la fleur de lotus », tout en restant empreinte de gravité.