Dans la Vision, Esdras fait le tour des enfers avec des messagers des enfers (le Tartare), puis il est emmené au ciel où il implore la miséricorde pour ceux qui se trouvent dans les enfers. Cela ressemble à l'Apocalypse grecque, sauf que dans l'Apocalypse, Esdras est d'abord emmené dans le ciel, où il rencontre Dieu, puis Dieu l'envoie dans le monde souterrain avec les messagers du ciel pour le guider et le protéger. L'Apocalypse grecque semble être une tentative de correction du texte, car les messagers du Tartare pourraient être lus comme des messagers du monde souterrain ou des messagers du dieu du monde souterrain.
Au 8e siècle avant JC, le poète grec Hésiode écrivit dans sa Théogonie que le Tartare était le troisième dieu le plus ancien, apparu après Chaos (la création) et Ge (la Terre). Il a également décrit le Tartare comme étant aussi éloigné de l'Hadès que la Terre l'est du ciel. Il a décrit la distance entre le ciel et la terre, la terre et l'Hadès, et l'Hadès et le Tartare comme étant la distance nécessaire à la chute d'une enclume pendant une semaine. Par conséquent, dans la mentalité grecque du début de l'ère chrétienne, la vision aurait été lue comme celle de messagers envoyés soit par la partie la plus profonde du monde souterrain, soit par le chef de ce lieu, qui aurait été le diable. Cette interprétation étant contraire aux enseignements orthodoxes, selon lesquels les messagers travaillent pour Dieu et les démons pour le diable, elle aurait dû être corrigée sur le plan théologique pour pouvoir circuler dans l'Empire byzantin.