« MOI, HEINZ D. , MERCENAIRE ALLEMAND... » PERSONNAGE CONTROVERSÉ, « MERCENAIRE », « AVENTURIER » OU « IDÉALISTE » SELON LES POINTS DE VUE, LUI-MÊME SE DÉFINISSAIT COMME "ULTRA-NATIONALISTE, SOCIALISTE ET LIBERTAIRE". Chercheur d'or en Croatie à 16 ans, Legionaire à 17 ans, entrée en rebellion chez les Karens de Birmanie, sur fond de jungle et de malaria. Heinz suit son Pere. Il raconte son action dans les commandos ou chez les bérets verts croates, les rencontres avec les autres mercenaires étrangers mais aussi les chasses à l'homme, les exécutions sommaires, les batailles où on ne fait pas de prisonniers, celles où on achève les blessés. Je commandais une section de trente hommes. Tout le monde parlait français à la radio. Il y avait beaucoup de légionnaires, d'anciens militaires qui avaient fait huit ou dix ans d'active. C'était un mélange d'anciens soldats et d'aventuriers-idéalistes. Je me rappelle d'un britannique, mi-espagnol, mi-anglais, avec les cheveux très longs, un ancien militaire qui tenait un bar aux phillippines. Pour oubliez que vous deveniez un sauvage? La sauvagerie?...Oui. Chez les autres et chez soi-même. Après chaque passage au front, on réalise qu'on n'est plus le même. Alors, on boit. Pour oublier la peur de se voir mourir. Pour oublier les civils. On les évitait à tout prix. Quand les Kareni voulaient nous traduire leurs histoires de massacres et de viols, on fuyait. on ne voulait pas entendre, pas savoir. Moi, je n'ai pas vu de massacres de civils, je n'ai vu que des tombes devant les maisons. J'ai vu des cadavres sans yeux et sans oreilles..C'était banal. Surtout après les combats, il y avait toujours des gens de l'arrière pour venir s'acharner sur les cadavres. Nous, on s'en foutait. Combien avez abattu d'hommes?